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Inauguration de l’exposition Ibn Battûta
15 septembre 2022 @ 17 h 30 min - 30 septembre 2022 @ 20 h 00 min
En partenariat avec l’association Coup de soleil Auvergne-Rhône-Alpes, l’IFCM présente à partir du 16 septembre 2022 l’exposition Ibn Battûta, réalisée pour l’Institut Français de Tanger à l’occasion de la parution de l’album de bande dessinée, Les voyages d’Ibn Battûta édité sous le label Aire Libre par les Éditions Dupuis.
Rencontrez Joël Alessandra, co-auteur de cet BD et Gabriel Martinez-Gros historien français, spécialiste de l’histoire politique et culturelle d’al-Andalus pour une conférence inédite sur Ie voyageur Ibn Battûta
«La bande dessinée ici réalisée fait du lecteur un rêveur et un conteur à son tour. L’œil voyage avec Ibn Battûta et fait halte avec lui dans des endroits qui sont soit connus de lui, soit susceptibles de susciter des désirs de voyage. L’aventure continue.»
Extrait de la préface d’Ali Benmakhlouf.
« En cette année 1354, j’entrais enfin à Fez. Moi qui avais pris le monde entier comme but de mes voyages, j’avais choisi cette capitale pour demeure et patrie. Après vingt-cinq années de pérégrinations, je venais rendre compte au plus grand roi de l’univers…»
Entre 1325 et 1349, Ibn Battûta a parcouru 120 000 kilomètres et visité 43 pays. De son Tanger natal à la chinoise Quanzhou, de la perle du sud Tombouctou jusqu’au nord de la Volga, de l’Égypte à l’Espagne, des Indes aux Maldives, Ibn Battûta découvre la totalité du monde musulman, dans son humanité commune mais aussi dans ses différences coutumières.
Les voyages d’Ibn Battûta
Il est le grand explorateur maghrébin du début du XIVe siècle, le voyageur de l’Islam, le Marco Polo tangérois : Abou Abd Allah Mohammad, fils d’Abd Allah, fils de Mohammed, fils d’Ibrahim al-Lawati al-Tandji, dit Ibn Battûta.
Né en 1304, il rallie durant près de trente ans le Kenya à la Chine, l’Iran au Soudan, l’Espagne au sud de la Russie. La fresque de son périple, retranscrite par Ibn Djozay à l’attention du sultan du Maroc, est sans doute l’exemple le plus célèbre de rihla – nom arabe donné au genre des récits de voyages.
Au fil de son périple se peignent le paysage des relations entre fidèles et croyants de toutes affiliations, le panorama des lieux saints de la religion musulmane, mais aussi les péripéties d’un pèlerin en terres étrangères, à la découverte de peuples méconnus et de leurs coutumes. Mêlant histoire et géographie, mysticisme et tourisme, Ibn Battûta se fait l’observateur et l’aventurier d’un monde islamique mouvant, fragmenté quoique uni par ses valeurs et sa solidarité, en une époque de profonds changements politiques.
Ses Voyages, de leur vrai titre Chef-d’oeuvre pour ceux qui contemplent les splendeurs des villes et les merveilles des voyages, sont en dépit de leurs incertitudes intrinsèques une extraordinaire invitation à rencontrer l’Autre et l’Ailleurs par le prisme de l’Islam. Et, en cela, une incomparable déclaration d’Amour au monde.
Joël Alessandra
Joël Alessandra est né à Marseille en 1967, originaire d’une famille Silicienne de Constantine. Il est diplômé de l’école Boulle en architecture d’intérieur. C’est en Italie qu’il publie ses premières histoires dans la célèbre revue Il Grifo. Grand voyageur, Joël se rend régulièrement à l’étranger, plus particulièrement en Afrique, pour des interventions en Instituts français et Alliances françaises.
Il collabore également à de nombreux albums collectifs chez Petit à Petit (La Martinière), est illustrateur pour la publicité et la communication, et travaille sur des documentaires (revues Bouts du Monde, XXI…) et web-documentaires alliant BD et reportage (notamment Little Burma (web-docu sur la Birmanie) sur Le Monde.fr)
Gabriel Martinez-Gros
Professeur émérite d’histoire médiévale à l’université de Nanterre. Spécialiste de l’histoire d’al-Andalus, il a publié entre autres L’idéologie omeyyade (Madrid, Casa de Velazquez, 1992), Identité andalouse (Paris-Arles, Sinddab/Actes Sud, 1997) Ibn Khaldûn et les sept vies de l’Islam (Paris, Sindbad/Actes Sud 2006). Co-directeur de l’IISMM/EHESS à sa fondation avec Lucette Valensi (1999-2002), il a publié avec elle L’Islam, l’islamisme et l’Occident (Seuil, 2004, réédité 2013) ; puis Brève Histoire des empires (Seuil, 2014, Points-Seuil 2016), L’empire islamique (Passés Composés, 2019, Points, 2021) et De l’autre côté des Croisades (Passés Composés 2021, Points 2023). Il vient de publier (le 31 août 2022), la traîne des empires, impuissance et religion, Passés Composés.
Avec Sophie Makariou, il est aussi l’auteur de Grenade, Fayard, 2018.
Spécialiste de l’historien médiéval Ibn Khaldoun, il applique les théories historiques à l’histoire dans Brève histoire des empires (2014) puis au monde d’aujourd’hui dans Fascination du djihad. Fureurs islamistes et défaite de la paix (2016). Ibn Khaldoun estime que les empires se constituent autour d’une élite violente qui soumet les sédentaires, éléments les plus civilisés de l’empire. Puis, quand cette élite militaire s’amollit, elle fait appel à de nouveaux bédouins qui secondent puis supplantent l’ancienne élite. Ainsi, selon M. Martinez-Gros et suivant ce modèle, les apprentis djihadistes seraient attirés par la prospérité de l’Occident prospère et désarmée, et les prébendes qu’ils attendent de son pillage.
Ibn Battuta a accompli le voyage le plus long et le plus célébré du monde islamique médiéval. Pourtant ce voyage demeure une énigme. Pourquoi Ibn Battuta est-il parti ? Et pourquoi, après avoir passé une douzaine d’années en Inde, est-il revenu vers son Maroc natal ? C’est à une tentative de réponse à ces deux questions en particulier que s’attachera la conférence.
