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Cofinancement par des pays étrangers, gouvernance : pour l’opposition, le projet d’Institut dédié à la culture musulmane « manque de transparence ». Elle a dénoncé, hier au conseil municipal, la subvention d’un million d’€ allouée par la Ville pour la construction du lieu.

« Envisagé dès le début des années quatre-vingt », le projet d’Institut français de civilisation musulmane (IFCM) va « enfin » se concrétiser dans le 8e arrondissement, se félicite Georges Képénékian. Un lieu pour faire « connaître et mettre en valeur l’histoire et les traditions de l’islam », a souligné l’adjoint à la Culture, via « des expositions, des colloques, une bibliothèque, des cours de langue… ». Pendant culturel de la Grande Mosquée qu’il jouxtera, l’IFCM devrait être inauguré début 2018.Coût du projet : « 6,590 millions d’euros ht », une somme financée en partie par des fonds publics. Le budget des travaux prévoit un engagement à hauteur d’un million d’€ chacun, de l’Etat, de la Métropole, de la Ville de Lyon… La Région avait elle aussi, promis un million d’€ du temps du socialiste Jean-Jack Queyranne. Une décision remise en question il y a quelques jours par son successeur, Laurent Wauquiez, au motif que des états étrangers participent au financement de la construction de l’Institut.

Un argument largement repris par l’opposition municipale hier, alors que le conseil devait se prononcer sur la subvention de la Ville. Si la plupart des groupes saluent la création d’un tel lieu – « un projet ambitieux qui a pour principe l’ouverture vers l’autre » (UDI), « un projet important pour asseoir l’islam de France dans une République apaisée et ouverte » (Les Républicains et apparentés) – ils dénoncent un manque de transparence. Certes, la Grande mosquée avait en son temps, bénéficié de financements venus de l’étranger, reconnaît Michel Havard (Les Républicains), « mais les temps ont changé ». « Alors que l’Etat baisse ses dotations, que la Ville et la Métropole ont engagé un plan d’économie, ces 3 millions d’€ cumulés d’argent public sont indécents, réagit Christophe Boudot (FN). 3 millions viennent de l’étranger, probablement de l’Algérie et de l’Arabie Saoudite, pourquoi ne pas le dire ? » « Tout soupçon d’intervention de financeurs fondamentalistes ou conservateurs mettrait en péril la mission d’ouverture et de paix d’un tel institut. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Or, ce dossier ne nous permet pas de garantir cette transparence au contribuable », estime Christelle Madeleine (UDI).

« Impossible de partir sur des bases aussi floues »
La majorité municipale, elle, ne voit pas de problème. Pour Jérôme Maleski (Socialistes et apparentés) : « Si la Région se retire, le financement propre – et donc la part de pays étrangers – augmentera ». Et de poursuivre : « Nous avons de très bonnes relations diplomatiques et des échanges économiques importants avec ces pays. On trouve surprenants ces financements pour des lieux culturels, mais normal pour certains clubs de foot ! ».

Autre zone d’ombre pour l’opposition, la gouvernance du futur institut. « Nous avons très peu d’informations sur le sujet. Il aurait été logique et responsable qu’avant de donner 1M€, les modalités de fonctionnement soient connues », déplore Michel Havard. « Il sera dirigé par un conseil d’administration composé d’hommes et de femmes issus de la société civile », a précisé Georges Képénékian. Parallèlement, « un comité culturel et scientifique est envisagé pour arrêter les orientations stratégiques de l’IFCM. Caution morale, il serait qualifié d’une dizaine de personnalités : universitaires, chercheurs, professionnels de la culture… sans pour autant être ouvert aux financeurs de l’IFCM de manière à garantir transparence et neutralité », indique la délibération. Pour l’UDI, impossible de « partir sur des bases aussi floues » : « Vous voulez que le contribuable lyonnais donne 1M€ à une association qui ne laisse aucun droit de regard sur le pilotage de l’institut ? ».

« Les modalités de mise en œuvre ne sont pas réunies pour recevoir notre assentiment aujourd’hui », conclut Michel Havard dont le groupe – à l’exception de Nora Berra, absente mais qui avait donné pouvoir pour une abstention – vote contre la subvention. Idem pour le FN qui accuse le maire de « financer l’islamisation de notre ville avec l’argent public ». Les centristes de l’UDI s’abstiennent.

S. Chabert

 
 
 
7 Mai 2016
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