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L’objet islam, en tant que croyance, ethos ou fait de société, est mondialisé au gré de la circulation des biens, des personnes et des imaginaires. Cette mondialisation s’est même accélérée depuis au moins deux décennies. L’éclosion, l’extension du Web à de nombreux foyers, ainsi que l’explosion du nombre de programmes satellitaires à dimension politico-religieuse y a largement contribué. De ce point de vue, le traitement ou la relation au fait musulman, sa régulation sociale et institutionnelle, est une question qui se pose dans de très nombreux pays, en dehors de ses foyers habituels ou historiques. Celle-ci est donc à la fois d’ordre interne, avec la présence d’une minorité ou d’une majorité de musulmans sur les territoires concernés, et externe, dans les rapports que peuvent entretenir des Etats-tiers avec leurs diasporas ou des minorités musulmanes installées en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord, pour ne citer que ces deux grands espaces.
Dans le monde majoritairement musulman, l’individualisation du croire n’a pas pour autant fait disparaître ou érodé les conservatismes religieux, activistes ou non ; au contraire, par le passé, ceux-ci ont pu être encouragés par les Etats, et le sont encore quelquefois dans la volonté de ces derniers d’endiguer ou d’affaiblir les courants les plus radicaux de l’islam ou réprimer leurs oppositions.
Dans les pays européens, en France notamment, la situation de l’islam et des musulmans ne s’est pas complètement normalisée avec le temps et l’acquisition de la citoyenneté des deuxième et troisième générations issues de pays majoritairement musulmans. En effet, le surgissement du terrorisme et des violences au nom de l’islam, au milieu des années 1990, a créé toutes sortes de confusions dans les débats publics, entraînant même des législations de plus en plus sécuritaires et contraignantes, sans pour autant enrayer la mécanique mortifère de la terreur.
Haouès Seniguer s’intéresse à la question de l’islamisme en contexte majoritairement musulman et aux relations entre islam et politique en France avec notamment les phénomènes de violence au nom de l’islam et les recompositions du champ islamique français : religion, politique et espace public. M. Seniguer est depuis l’année dernière bénéficiaire de la Prime d’encadrement doctoral et de recherche (PEDR) qui sanctionne l’excellence en matière de publications et de productions scientifiques, d’encadrement doctoral et scientifique, de diffusion des travaux et de responsabilités scientifiques pour une durée de 4 ans.
De janvier 2020 à novembre 2021, il était notamment directeur adjoint de l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman (IISMM), UMS 2000, Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), CNRS, Paris.